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Les peuples du Grand Sud Forestier

Le Sud forestier du Cameroun rassemble plusieurs ethnies dont la plupart appartiennent au grand ensemble « Bantou Â». Il est composé de manière non exhaustive des Mbamois, Bafia, Banen, Yambassa, Sanage, Nyokon, Maka, Baka, Soo, Vute, Betis ou Fangs et également d’une forte communauté de pygmées.

 

La proximité géographique avec les pays limitrophes que sont le Gabon, la Guinée Equatoriale ou le Congo Brazzaville explique que l’on retrouve une forte similarité linguistique et coutumière dans toute la zone d’Afrique  Centrale.

 

Découvrons ensemble et de manière ludique quelques-uns de ces grands ensembles ethniques grâce à leurs traditions et à nos carrés linguistiques pour apprendre quelques mots dans leur langue !

Signifiant en français « Seigneurs Â», la société Beti-Bulu-Fang est majoritairement située au Centre, au Sud et à l’Est du Cameroun. Elle possède un ensemble de grandes valeurs incontournables qui constituait le piédestal de la société et qui devait être transmise par chaque famille, chaque clan, chaque ethnie, d’une génération à une autre. Leur respect était sans condition, leur mépris, lourd de conséquences.

Le groupe des Beti-Bulu-Fang

Entre autres valeurs, on peut citer :

 

Le principe de la fratrie « abialé/abèlè Â»

 

Le concept de fratrie dans la société Beti-Bulu-Fang est à prendre au sens très large du terme puisqu’il regroupe tous les enfants ou toutes les personnes ayant un ou deux parents en commun. Il s’agit de personnes ayant des liens utérins, auxquelles on ajoute des personnes avec lesquelles une (e) grand-père/mère en commun.

 

Les enfants issus d’un tel  lien sont considérés comme frères et sÅ“urs. Ils doivent se respecter mutuellement et n’entretenir sous aucun prétexte des rapports sexuels. En effet, dans la tradition Beti-Bulu-Fang, il n’est pas permis à un frère de voir la nudité de sa sÅ“ur, et vice-versa. Ce serait comme voir la nudité de son père ou de sa mère. C’est cela qui explique aussi que le mariage dans cette situation soit impensable. Le village d’origine de sa mère était le deuxième village de tout Beti. S’y marier ou entretenir les rapports sexuels avec des filles qui y sont originaires, revient purement et simplement à épouser ou avoir des relations sexuelles avec sa mère. Une vraie abomination dans la coutume Beti.

 

 

 

 

Le vocabulaire Beti-Bulu-Fang ne connaît pas les concepts de cousin, cousine, demi-frère, oncle, tante mais fait plutôt appel à la notion de « pepa Â» (papa) pour désigner mon père tel, ou « mema Â» (maman) pour désigner ma mère telle, idem pour mon frère, ma sÅ“ur, mon grand-père. Ainsi, autant le Beti n’est pas étranger dans le village d’origine de sa mère, autant il ne l’est pas dans tous les villages du clan de cette dernière.

Le rituel de « lavage Â» d’un acte incestueux

 

Pour enlever la souillure reçue de suite d’un acte incestueux, les anciens se réunissaient au jour indiqué, sous la conduite de tous les patriarches, et de toutes les vieilles femmes qui n’avaient plus leurs menstrues. Les deux fautifs étaient dépouillés de tous leurs habits. Complétement nus, ils étaient à tour de rôle arrosés d’une eau tirée d’un seau posé au milieu de l’assistance et contenant des herbes, des racines et des écorces purifiantes que les anciens maîtrisaient bien.

 

L’arrosage était fait au moyen d’une goupille de feuilles purifiantes également. Les célébrants sont tous les hommes âgés du groupe social, toutes les femmes de bonne moralité, et toutes les femmes âgées. En fait ce sont ces personnes qui sont censées garder la tradition et les bonnes mœurs au sein du groupe social.

Par ce rituel, les fautifs sont ramenés sur le droit chemin et sommés de ne jamais s’y essayer à nouveau. Rappelons que le plus souvent, avant de procéder au rituel de bénédiction, il arrivait souvent que les patriarches fassent d’abord donner une fessée publique aux fautifs.

Carré linguisitique/Historique :

 

Bonjour :

 

Bon appetit :

 

Aurevoir :

Le groupe des Pygmées

 

Les Pygmées ont longtemps vécu sans aucun contact avec l’extérieur, vivant entre eux et protégés par la forêt, qui était à la fois leur habitat, leur mère spirituelle et leur source d’alimentation. On les retrouve principalement à l’Est et au Sud du Cameroun.

 

Fondamentalement, les groupes pygmées sont unis par une culture commune et partagent le même mode de vie : exploitation mesurée du milieu forestier par la chasse, la pêche et la cueillette, récolte du miel, construction de huttes de branchages entrelacés (moungoulous) recouvertes de feuillage assurant leur étanchéité, utilisation de plantes, écorces, racines et fibres végétales à des fins thérapeutiques, culte animiste de l’esprit de la forêt (Kirdi) et du totem protecteur de la communauté (Ejengi).

 

 

Les jeunes pygmées font l’apprentissage de la forêt dès leur plus jeune âge et participent activement à la vie du campement en pratiquant la cueillette, la pêche et la « petite chasse » à l’aide de pièges. Les soirées sont consacrées à des jeux collectifs et à la participation aux chants et aux danses qui réunissent les familles autour des feux de camp. 

 

N’ayant besoin que d’un pagne noué autour de la taille et d’une machette, les pygmées grâce à une connaissance ancestrale de la forêt savent en tirer toutes les ressources. Pour se désaltérer, il leur suffit de sectionner d’un coup de machette un tronçon de liane d’où s’écoulera un quart de litre d’eau naturellement pure. Pour leurs besoins alimentaires, il leur suffit de se procurer sans difficultés baies, fruits et petit gibier collecter au passage pour les ramener au campement le soir. D’un coup de machette, ils prélèvent des fibres de bois, en raclent l’écorce d’un arbre ou sectionnent quelques feuilles nécessaires à la préparation d’une décoction curative.

 

Si vous souhaitez en découvrir d’avantage sur ce peuple, contactez-nous !

Le principe de parenté « avuman Â»

 

C’est l’élément de référence de l’individu dans le grand groupe social. La parenté renvoie au lien clanique, aussi bien côté paternel que côté maternel. Les us et coutumes Beti-Bulu-Fang ne transigent pas dessus et demandent le respect pour le clan paternel et maternel que pour la fratrie. Il apparaît par exemple que le géniteur n’est pas le père, ou la mère seulement, mais tous leurs collatéraux claniques. C’est cela la parenté chez le peuple des « Seigneurs de la forêt Â». 

 

C’est une particularité qui permet à tout individu de se sentir chez soi dans un village lointain du sien, parfois dans un groupe social distinct du sien. Dans la tradition Beti, la notion de « Village Â» (A comprendre dans le sens de « Chez-soi Â») ne se limite pas uniquement au village de naissance mais s’étend à tous les villages du clan maternel et du clan paternel. Il arrive d’ailleurs le plus souvent que cette considération s’étende aux différents clans d’origine de ses aïeux.

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