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Les peuples du Grand Ouest

Le Grand Ouest du Cameroun rassemble plusieurs ethnies disséminées dans les provinces administratives du Nord-Ouest, de l’Ouest. Ces grands ensembles se composent principalement des Babanki, Babungo, Bamiléké, Bamoun, Tikar et Véré.

 

Découvrons ensemble et de manière ludique quelques-uns de ces grands ensembles ethniques grâce à leurs traditions et à nos carrés linguistiques pour apprendre quelques mots dans leur langue !

Les chefferies

 

Il existe 11 chefferies de premier rang et 116 chefferies de deuxième rang dans l'Ouest du Cameroun. Une chefferie Bamiléké est une sorte de micro-état centralisé autour d'un roi puissant jouissant d'un pouvoir de droit semi-divin. Le chef, appelé Fo'o, est un descendant de la dynastie fondatrice du village. Le pouvoir du chef est modéré par l'existence des sociétés secrètes :

 

  • administratives, comme le Conseil des neuf ou Mkamvu'u

  • religieuses, comme le Conseil des sept ou Mkam Sombeu

  • guerrières, comme les Madjoung ou Ku Gaing qui combattent les sorciers maléfiques

  • totémiques

 

Les croyances Bamiléké traditionnelles sont toujours très vivaces et ce bien plus que dans d’autres groupes éthniques du Cameroun (Mettre lien vers la page Richesses du Cameroun). Les Bamilékés croient en l'existence d'un être suprême, appelé Si, ainsi qu'en de nombreux esprits ou divinités à portée plus limitée (dieu du village, dieu du quartier, dieu de la maison).

Les Bamilékés

Le culte des ancêtres est très vif. Les funérailles rythment la saison sèche, et constituent des grandes fêtes hautes en couleurs. Elles se déroulent une ou plusieurs années après le décès. Comme les Bamilékés pensent que l'esprit d'un défunt se trouve dans son crâne, le crâne du défunt est déterré et sera gardé aux côtés des crânes de tous les ancêtres de la famille, dans une petite maison destinée à cela. Des offrandes sont faites aux crânes, qui sont consultés régulièrement par le successeur de la lignée, notamment lorsqu'une question difficile concernant la famille se pose.

 

La société Bamiléké est élitiste mais aussi solidaire: la réussite personnelle est encouragée et récompensée par des titres de notabilité au sein de la chefferie.

 

L'architecture Bamiléké se caractérise par sa démesure et son symbolisme. L'organisation des bâtiments dans une chefferie suit des règles strictes basées sur la cosmogonie Bamiléké. Les bâtiments, fait de bambous raphia et de chaume, sont surmontés de toitures pyramidales ou polypyramidales (appelées localement toits coniques). Les symboles cosmogoniques sont présents de manière récurrente.

 

Les rites de Ndop

 

Le Royaume de Ndob et les autres royaumes formés et divisés qu'ils étaient, n'arrivaient pas à résister individuellement contre leurs ennemis communs. C'est alors que le roi de Ndob eut l'idée de proposer la réconciliation et l'alliance à ses frères devenus aussi des rois.

 

Plusieurs rites et objets rythment le Royame de Ndop en de grandes occasions (mariages, funérailles, intronisations,…) : 

 

• le didim ou jujube ou fruit de paix présenté à chaque fois qu’il y a naissance des jumeaux dans la communauté et à l'intronisation des chefs.

 

• le fiekak ou arbre de paix, présenté à chaque fois qu’il y a naissance des jumeaux dans la communauté et à l'intronisation des chefs. Il sera parfois jeté dans la tombe pour éloigner les esprits.

 

• le nduq-nka, vin de palmier raphia servi dans une calebasse lors des cérémonies de mariage (dot) ou de funérailles

 

• la kola - présente lors des cérémonies de mariage (dot) ou de funérailles

 

• le double-gong, incarne le pouvoir des chefferies

 

• le tam-tam, incarne le pouvoir des chefferies

 

• la queue de cheval, incarne le pouvoir des chefferies

 

• le port du tissu ndi ndop, incarne le pouvoir des chefferies

 

• le ndoh intervient de manière exceptionnelle car il traduit la malchance et est destructrice pour toute personne qui en est frappée, il peut même entraîner la mort de la victime. Le Ndoh est la statuette qui sert à désenvoûter et à enlever les mauvais sorts jetés sur quelqu'un. Il sert de protection de la chefferie et des concessions, contre les sorciers, les vampires, et les forces invisibles

 

 

Sur un récital d'incantations par lesquelles elle invoque les esprits de la famille pour leur soumettre les doléances des vivants, la prêtresse, garante des traditions désignée, dépose autour des crânes et des représentations un menu alimentaire constitué de l'huile de palme, du sel, des pistaches, de la sauce de taro, de la viande,...C'est une offrande où l'on retrouve tout ce qu'on peut manger, cette cérémonie ponctuée de chants populaires interprétés par des femmes du village, qui distribuent des arachides à l’assistance. Le rituel dure quelques minutes, il se répartit en deux séquences dont la seconde, identique à la précédente, va se transporter vers un autre site près de l’arbre sacré. Chaque village a son arbre sacré.

L’organisation de la société Bamiliké

 

Au niveau royal ou de la chefferie, gravite autour du prêtre roi dit fo, assisté de ses prêtres serviteurs dits wala une panoplie de prêtresses et prêtres aux tâches spécifiques et variées. On les dénomme comme suit :

 

Les prêtres sop : Ce sont des prêtres nommés par le prêtre roi, ils sont soit ses fils soit ses petits-fils. Donc les prêtres dits sop sont avant tout de la famille royale, de la chefferie, ce sont en dernier ressort des princes.

 

Le kwuipo ou kwete : Il est un prêtre frère du chef qui est intronisé et soumis au même rite en même temps que lui. Il est en quelque sorte le vice-chef. Ce titre est surtout honorifique.

 

Le tafo ou père du chef : Ce titre est donné au grand-père maternel du chef ; mais dans certains villages, il est porté par un grand serviteur.

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La Mafo : Elle est une prêtresse très puissante et très respectée parce que c’est elle la mère du chef ; les soeurs utérines du chef, sa grand-mère et tantes maternelles portent le même titre. Mais seule la Mafo mère du chef a effectivement des pouvoirs politiques. De ce fait, elle entretient à sa résidence des sociétés masculines et féminines. Elle intervient aussi dans l’administration de la chefferie ; très versée dans la coutume, elle est souvent conseiller politique du chef.

 

La prêtresse Nkon ou Ngup ou Ngop : C’est le titre que porte la première femme du chef. Elle jouit d’une certaine notoriété auprès des autres femmes du chef.

 

Djuikam ou Djuikop : C’est le titre que porte la deuxième femme du chef chez les Bamiléké. Aussi, ce titre est porté par la femme qui accompagne le jeune chef pendant son initiation de neuf semaines au lakam. Là il est meunkem, s’il est jugé incapable d’assumer la fonction royale, il est chassé du lakam et on l’appellera alors désormais sougan.

 

Les prêtres dits nkem : Ce sont des serviteurs, roturiers ou anciens esclaves anoblis. En général, le prêtre roi accorde ces titres en récompense des services rendus à la communauté. Cette catégorie des prêtres qu’on retrouve chez les Awing dans le Nord-Ouest Cameroun s’apparente aux prêtres Sem, Hem de l’Egypte ancienne.

 

Wambo ou Wambé : C’est un prêtre au service du prêtre roi. Aussi, un fils de chef peut le porter et dans ce cas on l’appelle wambo sob. Les wambo sont choisis du fait de leur dévouement au prêtre roi ou fon ; ils sont sous les ordres du chef et font souvent des donations d’huile et de chèvres au chef, ils sont réputés être de grands magiciens.

 

 

 

 

 

 

Sur le plan religieux, le chef est toujours assisté de ses prêtres serviteurs, ceci parce que le chef ne peut procéder lui-même aux sacrifices, aux offrandes d’huile de palme et de sang sur les crânes de ses ancêtres. Seule sa présence est parfois nécessaire d’où le rôle proéminent de ses prêtres serviteurs dits wala.

 

Les wala ou prêtres serviteurs du roi : Ce sont les serviteurs supérieurs, on peut les comparer aux secrétaires d’Etat. Ils reçoivent du chef des attributions précises. Il en existe deux grands types de wala : les wala ka et les wala Sissi. - Le wala ka, est une sorte de premier ministre du roi, il remplace très souvent le prêtre roi dans certaines cérémonies publiques. En plus de ses fonctions religieuses, il est aussi chef de guerre et grand juge après le chef. Le wala sissi quant à lui a une fonction essentiellement religieuse. Il officie le culte des ancêtres du roi. Il est de ce fait gardien des crânes des ancêtres du roi. En plus des fonctions religieuses, les walas jouent aussi un rôle politique important notamment lors de l’intronisation du nouveau chef. En effet, il existe un conseil formé de sept walas influents qui sont au courant de tous les secrets du chef.

 

Si vous souhaitez en découvrir d’avantage sur ce peuple, contactez-nous !

 

Sandio ou sagon ou Sa : C’est un titre militaire et signifie qui commande et qui exécute en même temps.

 

Wanto, wentuo : C’est également un titre militaire signifie qui décapite et qui brûle.

 

Mekam ou mekep : Ce titre est porté par certains anciens chefs indépendants et soumis par les grands au cours des guerres. Ces chefs, actuellement dépendants sont appelés fon’te ou fan’tio chef dépendant, chef soumis. Ils ont conservé des attributs de chef avec la seule différence qu’ils ne sont pas indépendants.

 

Le fo ou fon : le prêtre roi bamiléké. En pays bamiléké du fait de la domination des institutions par les impératifs religieux et juridiques, le chef est avant tout un grand justicier et un grand prêtre. Il rend justice au nom de Dieu, le Si dont il est le représentant terrestre.

Il n’est pas le seul juge du village car la tâche serait très ardue. C’est ainsi qu’au niveau de la famille, le prêtre de famille ou chef de famille est un juge dit conciliateur ; au niveau du quartier, le chef de quartier juge les différends opposant les individus de familles différentes. Ici la justice n’est pas conciliatoire comme c’est le cas en famille ; plutôt, le coupable doit payer en plus des dommages et intérêts une amende notamment de chèvre, vin de raphia et de palme...

L'adoration des crânes humains comme lien avec les morts

 

Une coutume ancestrale perpétuée avec rigueur de génération en génération, l'adoration des crânes humains influence le vécu des peuples de l'Ouest du Cameroun qui voient dans cette croyance un lien sacré avec les morts, lesquels sont souvent invoqués au travers des rites précis pour assurer protection et bénédiction à leur descendance. 

 

Généralement, c'est quelques années après leur inhumation que les crânes des défunts sont récupérés et conservés, dans certains cas dans une pièce tenue à l'abri des regards du public, pour se voir attribuer par la suite le rôle d'anges gardiens protecteurs.

 

En l'absence de crânes, ce sont des boules de terre ou des cailloux qui sont utilisés pour entretenir le lien entre les vivants et leurs proches de l'au-delà.

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